L’Enseignement Technologique en Langue Vivante (ETLV) est coenseigné par un professeur de langue vivante (LVA) et un professeur de discipline technologique.
Propre aux bacheliers de la voie technologique, l’ETLV s’inscrit dans une approche pluridisciplinaire et permet aux élèves d’appréhender leurs spécialités dans un cadre linguistique et culturel différent.
En classe de 1re et de terminale, une heure hebdomadaire d’ETLV, est assurée par les deux enseignants en co-animation. Véritable passerelle entre les disciplines, cette collaboration autour d’un même objet d’étude met en relief les liens entre les disciplines et décloisonne les apprentissages.Les objectifs de la matière sont la maîtrise des compétences langagières (compréhension orale, compréhension écrite, expression orale en continu et en interaction) au niveau B2 du CECRL en intégrant la dimension culturelle des axes du nouveau programme du tronc commun de langue vivante, ainsi que le développement du champ lexical relatif aux organisations et d’une culture managériale internationale.
La co-construction : choisir un objet d’étude
Les séquences réalisées s’appuientsur l’articulation desprogrammes des enseignements de spécialité et du programme de langue vivante. Les enseignants construisent des objets d’étude communs, qui s’inscrivent dans l’aire géographique de référence. Les séances peuvent mener à une réalisation des élèves dans le cadre d’une démarche de projet pédagogique.
La progression choisie ne suit pas forcément celles des disciplines technologiques. Certaines notions du programme non étudiées en langue française peuvent être abordées en ETLV, comme une accroche qui sera par la suite développée dans les enseignements de spécialité. Les objets d’étude peuvent également servir à remobiliser des notions déjà vues en classe et à les approfondir à travers une approche interculturelle. Dans les deux cas, l’élève bénéficie de l’enrichissement de son vocabulaire juridique, économique et managérial et d’un regard réflexif sur les différentes situations étudiées.
La richesse des programmes des enseignements de spécialité permet une grande liberté dans le choix des thématiques traitées. Ce choix est effectué conjointement, tout comme la construction de supports et d’activités. Pour chacun des documents étudiés, l’enseignant de langue veille à l’adéquation entre la difficulté des activités proposées et le niveau linguistique des élèves. Il est également bien averti pour sélectionner des ressources authentiques à la portée des élèves. L’enseignant d’économie et gestion vérifie la pertinence du contenu et des notions abordées.
La co-animation : être deux enseignants dans la classe
Tout comme la construction des contenus, l’animation est assurée conjointement par les deux enseignants. Des règles de fonctionnement partagées par les deux membres du binôme favorisent la gestion de la classe : en effet les enseignants n’ont pas tous les mêmes pratiques ou le même niveau de tolérance au bruit et ont intérêt à se mettre d’accord sur les rituels d’entrée en classe, les punitions et sanctions en cas de bavardages ou d’oubli du matériel, ou encore le plan de classe. Cela évite toute dissonance dans l’autorité des enseignants.
Selon son niveau de maîtrise de la langue, la pratique orale peut s’avérer intimidante au début pour l’enseignant d’économie et gestion, surtout en comparaison du collègue de langue. Mais cette différence peut également être un outil d’animation du groupe : certains élèves seront rassurés par le niveau de langue perfectible de leur enseignant, et seront plus volontaires lors des activités orales. Par ailleurs, les élèves peuvent être amenés à intervenir comme médiateurs : le statut de non-spécialiste de l’un des professeurs le conduit à demander des précisions, des explicitations qui obligent en retour les élèves à adapter leur discours et le degré de technicité de leur réponse au niveau d’information, ou de maitrise de la langue, de leur interlocuteur.
La co-animation permet également une meilleure occupation de l’espace de la classe par les deux enseignants et favorise l’accompagnement des élèves lors des activités. De plus, l’hétérogénéité des niveaux étant très forte en langue vivante, cela facilite la mise en œuvre d’une pédagogie différenciée : par exemple, on peut séparer la classe en deux groupes selon le niveau des élèves, et leur proposer deux documents différents à analyser. La différenciation peut s’appuyer également sur des questions d’approfondissement supplémentaires dans les ressources proposées, la mise à disposition ou non d’une banque de mots ou encore la présence et/ou la quantité de notes autorisées lors d’un passage à l’oral.
La co-évaluation : vérifier l’acquisition des apprentissages à deux
Bien que les évaluations réalisées en ETLV soient intégrées dans la moyenne de langue vivante, les deux enseignants évaluent conjointement les réalisations des élèves : l’enseignant de langue est attentif au niveau de maitrise des capacités langagières (compréhension orale, compréhension écrite, expression orale en continu et en interaction) et l’enseignant de la discipline technologique évalue la pertinence des éléments de réponses et des notions disciplinaires mobilisées.
Concernant l’évaluation, le guide de l’évaluation des apprentissages et des acquis des élèves dans le cadre de la réforme du lycée général et technologique préconise 3 notes permettant d’évaluer les différentes activités langagières par période.
L’évaluation prévue dans le cadre des E3C a disparu. Si l’attestation de langue en fin de terminale a été maintenue, elle ne donne pas lieu à une évaluation ponctuelle pour laquelle la présentation d’une organisation en LVE était préconisée.
Néanmoins la caractérisation d’une organisation peut être une activité confiée aux élèves dans le cadre d’un scénario pédagogique comportant tâche intermédiaire et/ou finale. Cela permet aux élèves de s’approprier un ensemble de notions permettant de décrire et d’analyser des organisations et leur activité. La caractérisation d’une organisation de l’aire géographique de référence peut être réalisée par l’élève à partir d’un dossier documentaire ou d’une recherche personnelle, dans le cadre d’une activité écrite ou orale, comme une présentation synthétique de l’organisation, et peut être prolongée par une analyse plus fine de ses ressources, de son offre voire de son modèle économique, en fonction des axes et des thématiques traités.
Le tableau de caractérisation ci-dessous, en anglais, peut être proposé aux élèves :
Status | City council, state government, school, hospital | The USA : Limited liability company, corporation The UK : Private limited company, public limited company | NGO (non governmental organization, charity, trade union) |
Purpose (main goal) | To provide non-market services | To secure the long-term growth of the company To make profit with the sales of goods and services Corporate social reponsibility (CSR) | To provide non-market services to their members |
Business sector | Primary (agriculture, fishing and mining), secondary (industry) or tertiary (services) | Primary (agriculture, fishing and mining), secondary (industry) or tertiary (services) | Primary (agriculture, fishing and mining), secondary (industry) or tertiary (services) |
Core activity | |||
Governance | Mayor, President, Prime Minister… | C.E.O., Founder | President, secretary… |
Human resources | Civil servant, elected representative, employee | Employee | Volunteer, member and employee |
Financial resources | Taxes and costs, social contribution | Shareholders’ contribution, benefits, fundraising | Subsidies, membership fees, donations, fundraising |
Material resources | Building, machine, vehicle, hardware | Building, machine, vehicle, hardware | Building, machine, vehicle, hardware |
Immaterial resources | Know-how, software, brand, logotype, patent, reputation | Know-how, software, brand, logotype, patent, reputation | Know-how, software, brand, logotype, patent, reputation |
Source : https://anglais.discip.ac-caen.fr/IMG/pdf/diapo-pre_sentation_-_equipe_arcisse_de_caumont.pdf
Sitographie des ressources pour l’ETLV
Il existe de nombreuses ressources sur Eduscol pour vous accompagner dans la conception et l’animation de vos séances d’ETLV notamment des informations sur le programme de LVE, les critères de choix de l’objet d’étude, une grille d’évaluation de l’oral, mais également des tableaux de croisement entre les axes de LVE et les spécialités de la série STMG :
https://eduscol.education.fr/2069/ressources-en-enseignement-technologique-en-langue-vivante-etlv-au-cycle-terminal-de-la-voie-technologique
Le CREG propose également des ressources utiles sur :
- La mise en œuvre de la réforme du baccalauréat STMG :
https://creg.ac-versailles.fr/la-reforme-du-baccalaureat-stmg-1322 - Le croisement des programmes de langues et des spécialités de STMG :
https://creg.ac-versailles.fr/IMG/pdf/etlv_stmg_croisement_des_programmes.pdf - L’exemple d’une séquence d’ETLV sur le tourisme en Espagne :
https://creg.ac-versailles.fr/sequence-etlv-en-espagnol - L’exemple d’une séquence d’ETLV sur le changement climatique en anglais :
https://creg.ac-versailles.fr/l-etlv
D’autres ressources sont également disponibles sur la co-animation :
- Paradores hoteles de turismo : https://communaute.elea.ac-versailles.fr/course/view.php?id=11793
- Costco : https://communaute.elea.ac-versailles.fr/course/view.php?id=12384