La littératie en STMG

, par Audrey Martin

Commençons par définir ce qu’est la littératie. La littératie a été définie par l’OCDE comme l’« aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante, c’est-à-dire à la maison, au travail ou dans la collectivité, en vue d’atteindre ses buts personnels et d’étendre ses connaissances et ses capacités ». Si la notion de littératie a d’abord été centrée sur l’écrit, elle s’est progressivement élargie vers une notion plus vaste : celle de littératie médiatique multimodale, qui est définie par Nathalie Lacelle, directrice d’une Chaire en la matière comme la « capacité d’une personne à mobiliser adéquatement, en contexte communicationnel synchrone ou asynchrone, les ressources et les compétences sémiotiques modales et multimodales les plus appropriées à la situation de communication, à l’occasion de la production et/ou de la réception d’un message ». La notion de littératie recouvre donc aujourd’hui aussi bien les compétences en termes d’ écrit que d’ oral, les compétences en termes de production que de réception et de compréhension d’un message. La notion met également l’accent sur une situation communicationnelle synchrone ou non.

 1. Quels constats peut-on dresser des compétences en termes de littératie des élèves de STMG ?

On constate qu’ils ont souvent des lacunes en termes de compréhension de textes écrits. Ces lacunes ont été mises en évidence par les résultats d’une étude comparative qui a été menée entre des élèves de filière STMG et des élèves de filière générale en termes de compréhension de l’écrit.

Ce constat est également corroboré par le témoignage d’une enseignante de lettres classiques, qui met en évidence que les élèves de STMG qu’elle a l’habitude d’avoir en responsabilité, témoignent d’une mauvaise compréhension de l’écrit. En effet, s’ils savent lire, s’ils savent déchiffrer un texte, ils ont du mal à donner du sens à ce qu’ils lisent, notamment par manque de vocabulaire. Et ce manque de vocabulaire est assez étroitement lié au milieu social, venant ainsi confirmer ce que Bentolila a mis en évidence en 2002 : une corrélation forte entre inégalités linguistiques et inégalités sociales. Aujourd’hui, en France, près de 12 % des jeunes de 17 à 25 ans se comprennent difficilement un texte court. Or, les enjeux en la matière sont forts.

 2. Des enjeux forts

Les enjeux sont forts à court terme car la littératie est un est un facteur important de réussite scolaire ; mais les enjeux sont également forts à long terme car les compétences en littératie sont également souvent mobilisées dans le cadre du contexte professionnel.

A court terme, les enjeux scolaires et universitaires sont donc forts puisque les compétences en littératie sont mobilisées dans de nombreuses épreuves du baccalauréat. Ces compétences sont à mobiliser lors de l’épreuve anticipée de français, à l’occasion de la contraction de texte, de la production de l’essai, ou de l’analyse du texte à l’oral. Elles sont également à mobiliser lors de l’analyse du corpus documentaire qui est demandée lors de l’épreuve de droit, ou lors de l’analyse de la monographie qui leur est soumise dans les épreuves de management et sciences de gestion et du numérique. Mais les compétences en littératie sont également fortement mobilisées lors du Grand oral en tant que situation de communication synchrone. Un peu plus tard, ce sont également des compétences qui sont appelées lors des concours d’entrée aux écoles de commerce, puisque les différentes épreuves, telles que la contraction de texte, l’analyse d’un corpus documentaire ou la dissertation de culture générale, permettent d’évaluer la capacité d’un candidat à comprendre des textes, à ordonner ses idées, et permettent également d’évaluer la qualité de la langue du candidat. Enfin, la bonne insertion dans l’enseignement supérieur repose en partie sur la capacité des étudiants à prendre des notes. Or, la prise de notes repose sur la compréhension du message passé par les enseignants ; elle mobilise donc là encore la littératie. A plus long terme, les compétences en termes de littératie sont fortement mobilisées dans le cadre professionnel, puisque le mail y est prépondérant : la revue Harvard Business Review mettait ainsi en évidence en 2018 qu’un employé passe en moyenne 23 % de son temps à traiter des mails, et qu’il en reçoit d’ailleurs 112 en moyenne par jour. En outre, l’exercice de la présentation orale avec un support diaporama est également très fréquent dans le milieu professionnel. Enfin, de plus en plus à la mode dans le monde professionnel, l’elevator pitch repose lui aussi sur la mobilisation de ces compétences.

Mais la littératie soulève également des enjeux sociétaux, puisque elle va contribuer à la formation à la citoyenneté et à la démocratie d’une part, mais l’OCDE a également mis en évidence une corrélation forte entre le niveau de littératie des citoyens et niveau de développement économique d’un pays.

 3. Les outils à développer

Comment accompagner nos élèves à développer les compétences en termes de littératie ?

Les outils à développer doivent viser un triple objectif : l’amélioration de la maîtrise de la langue française, l’amélioration de leurs performances oratoires et le développement d’outils.

Comment améliorer la maîtrise de la langue française ?

Il existe des outils numériques, tels le projet Voltaire, Lexortho ou Grammortho ou des concours tels que la Coupe du Mot d’Or, qui vont permettre d’améliorer la maîtrise de la langue française de nos élèves. De plus, une formation inscrite au PAF vous permettra de développer plus en profondeur ces points.

L’amélioration des performances oratoires peut passer par la réalisation d’une revue de presse, qui pourra être présentée à l’oral, mais également par la réalisation d’exposés ou de débats en classe. Des outils peuvent également être fournis aux élèves, notamment en termes de formation aux technologies de l’information et la communication, ou en termes de recherche documentaire, ou encore de prise de notes.

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