Réunion nationale du 8 juin 2020 : l’Enseignement de Management, Sciences de Gestion et numérique

, par Cyril Mimouni, Reda Lamrani

Le Management, Sciences de Gestion et Numérique (MSDGN) est un des deux enseignements de spécialité enseignés en terminale STMG. C’est un enseignement qui participe à l’identité de la série et qui est à la croisée des multiples enjeux de l’année de terminale : l’accompagnement vers l’enseignement supérieur, la réalisation d’un projet de gestion qui débouchera sur l’épreuve du Grand Oral, la construction d’un projet personnel d’orientation pour l’élève.

La réforme de la série STMG aboutit à un véritable changement de paradigme dans la façon d’enseigner le management et la gestion. La démarche didactique propose un ancrage approfondi dans le réel par le biais des monographies et du projet de gestion notamment pour en dégager les tensions organisationnelles. Elle se prête tout particulièrement à des itinéraires de questionnements variés selon les organisations étudiées.

Enfin, le MSDGN intègre un enseignement spécifique, articulé à l’enseignement commun, qui permet aux élèves de mobiliser des outils, d’avancer des solutions répondant aux problèmes de gestion identifiés et d’approfondir des notions.

 I. Présentation de la discipline

Le MSDGN, enseignement de spécialité de terminale STMG, consiste en un approfondissement des enseignements de Management et de SDGN de Première qu’il fusionne en un seul et même enseignement.

L’enseignement est découpé en deux parties :

  • L’enseignement commun est le socle des apprentissages de tous les élèves de la série ;
  • L’enseignement spécifique (Mercatique, Ressources Humaines et Communication, Gestion Finance ou Systèmes d’information de gestion au choix de l’élève) complète le socle commun par un approfondissement dans l’un des quatre domaines.

Le programme de MSDGN s’inscrit dans une logique d’ensemble :

  • En amont, l’épreuve de sciences de gestion et numérique est le premier jalon posé par l’élève dans la découverte des organisations ;
  • La réalisation, durant l’année, du projet de gestion permet à l’élève de se confronter à la réalité des organisations ;
  • La préparation à une certification écrite permet de questionner les capacités de l’élève acquises durant le cycle terminal ;
  • La réflexion sur les questions à présenter au Grand Oral dans le prolongement du projet de gestion conduit.

 II. Enjeux

Comme l’enseignement Droit et Economie, le MSDGN constitue un fondement pour la réussite de l’élève dans l’enseignement supérieur, il permet d’interroger le fonctionnement des organisations et de mobiliser des axes méthodologiques nécessaires pour réussir dans les formations post-baccalauréat. Cette discipline nourrit ainsi le projet d’orientation de l’élève en lui offrant un large socle de culture commune mais aussi de mieux travailler l’expression orale qui sera valorisée lors de l’épreuve orale terminale.

La conduite d’un projet de gestion durant l’année, la construction des savoirs à l’aide de monographies d’organisations en parcourant un itinéraire de questionnements permet de comprendre la complexité organisationnelle afin de dépasser les « allant de soi et les stéréotypes » sur les organisations.

Enfin, cet enseignement nourrit le projet d’orientation de l’élève pour se projeter sur des formations de l’enseignement supérieur diversifiées.

 III. Un changement de paradigme

L’enseignement du Management et des Sciences de Gestion doit être ancré dans le réel des organisations et traiter tout particulièrement des tensions qui les agitent afin de construire un itinéraire de questionnements convoquant les notions.

Le réel

Le Management et les Sciences de Gestion ont un double rapport avec le réel : du réel vers les savoirs ou des savoirs vers le réel. Convoquer le réel des organisations c’est aussi évoquer les situations et les contextes organisationnels. Le réel peut être perçu, découvert, modélisé ou bien entendu didactisé. Le réel doit nourrir la culture organisationnelle de l’élève. Plus qu’une illustration, le réel est un alibi pour aboutir à l’acquisition des notions.

Les tensions

Les tensions peuvent être définies comme des inconforts résultant des conflits d’idées, de principes ou d’actions (Michaud, 2013). Les sources de tensions organisationnelles peuvent être nombreuses : tensions liées aux intérêts des parties prenantes, tensions liées à la contingence, tensions liées à l’action collective, etc.

L’itinéraire de questionnements

L’approche didactique et pédagogique du programme de MSDGN peut se décliner en trois étapes :

  • Se questionner sur la méthode à employer afin que les élèves appréhendent la complexité des organisations ;
  • Traiter le programme de façon à dépasser la caractérisation des organisations pour proposer une analyse des contingences, des compromis, des tensions liés à leur fonctionnement ;
  • Aboutir à la construction pour chaque organisation étudiée d’itinéraires de questionnements.

Il convient donc d’aborder le programme de la discipline à partir de questionnements comme portes d’entrée de ces organisations. L’espace pédagogique pour y aboutir est large : monographies d’entreprises (itinéraire imposé), le projet de gestion (construction par l’élève de son itinéraire), analyse comparée d’organisations.

L’itinéraire de questionnements peut se construire à partir d’une cartographie du programme.

Ci-dessous, une cartographie du programme avec au centre l’enseignement commun, en satellite les enseignements spécifiques :

 IV. Articulation entre enseignements spécifiques et enseignement commun

Les principes de cette articulation :

  • Le professeur de l’enseignement spécifique ne peut pas se départir de l’enseignement commun, il convient par conséquent d’organiser une proposition pédagogique concertée ;
  • Les enseignements spécifiques s’ouvrent à tous les thèmes de l’enseignement commun car de très nombreuses accroches sont possibles ;
  • Chaque professeur intervenant dans l’enseignement commun doit s’extraire de sa discipline d’origine pour aborder les questions de l’enseignement sans « un tropisme » ;
  • Il convient de ménager des jonctions entre enseignement spécifique et enseignement commun.

Les enseignements spécifiques participent et approfondissent les itinéraires de questionnements construits pour la discipline. Une lecture non linéaire des programmes de l’enseignement spécifique est indispensable pour s’accorder à l’enseignement commun.

Quelques ressources :

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