Témoignage

Certification complémentaire option DNL

, par Le groupe d’inspection

La certification complémentaire, option Discipline Non Linguistique (DNL) : le témoignage d’une professeure d’économie et gestion, lauréate de la session 2015

L’académie de Versailles souhaite promouvoir l’expérimentation de l’enseignement du management en anglais en terminale STMG, dans les établissements ne disposant pas de section européenne. Cet enseignement a vocation à être assuré par des enseignants d’économie et gestion titulaires de la « certification complémentaire, option DNL ». Vous trouverez dans cet article le témoignage de madame Ponsonnet-Aulagnon, professeure d’économie et gestion au lycée Rosa Parks de Montgeron durant l’année scolaire 2014-2015 et lauréate de la certification complémentaire option DNL en économie et gestion à la session 2015. Qu’elle soit ici remerciée d’avoir accepté de partager son expérience. Un groupe projet CREG travaille actuellement à l’élaboration de ressources exploitables dans le cadre de cette expérimentation. Elles seront disponibles sur le site du CREG au cours de l’année 2015-2016.

Le programme académique de formation 2015 propose, sur candidature individuelle, une journée de formation « enseigner le management des organisations en anglais » autour de séquences pédagogiques mobilisables en classe.

Outre les textes règlementaires relatifs à la DNL, le rapport de jury du SIEC concernant l’examen de certification complémentaire, option DNL apporte de précieuses informations aux professeurs souhaitant préparer l’examen.

L’article paru dans la revue Économie et Management n°154 de janvier 2015 intitulé « DNL et partage de compétences » nourrit la réflexion sur différents aspects :

  • Les positionnements respectifs de l’enseignant de DNL et de langue et des pistes de collaboration ;
  • Les modalités de l’alternance des deux langues en classe, les possibilités de création de cours et le schéma général d’un cours ;
  • Les différents supports mobilisables et les modalités d’exploitation ;
  • La place de l’écrit et de l’oral.

Vos expérimentations en classe sont les bienvenues. N’hésitez pas à les faire connaître à votre inspectrice ou inspecteur d’économie et gestion.


1- Pourquoi avoir choisi de préparer la certification DNL en anglais ?

« Les élèves, pour la plupart d’entre eux, seront très vite amenés à évoluer dans un environnement international lors de leurs études (plus de 35000 étudiants français sont partis étudier à l’étranger avec le programme Erasmus en 2013), ou dans leur vie professionnelle. Certains auront des contacts avec des organisations où personne ne parle français, d’autres devront se déplacer dans des pays non-francophones pour y effectuer diverses missions, quelques-uns iront même s’installer, provisoirement ou définitivement, dans un pays étranger. L’utilisation d’une langue étrangère, l’anglais le plus souvent, est le Sésame d’expériences réussies. Or, de nombreux freins existent à l’utilisation d’une langue étrangère : linguistiques bien sûr, mais aussi la peur de la non-maitrise de la langue, la crainte d’un accent imparfait, de ne pas se faire comprendre... Ces obstacles sont assez similaires à ceux rencontrés lors de la prise de parole en public.

Dans ma première vie professionnelle de journaliste, j’ai utilisé l’anglais pour communiquer avec des confrères non-francophones, interviewé des personnalités de différentes nationalités et effectué des reportages dans des pays dont je ne parlais pas la langue. Je suis même partie vivre plusieurs années aux États-Unis pour des raisons professionnelles. Il aurait été dommage que je ne saisisse pas ces opportunités parce que je n’avais pas un accent digne d’Oxford, une maitrise parfaite de la grammaire ou un vocabulaire suffisamment important. D’autant que chaque expérience permet de progresser ! C’est la même chose pour les élèves. Afin de leur permettre de saisir les opportunités qui se présenteront, il est important de leur faire comprendre que leur niveau en anglais peut leur permettre de s’exprimer dans cette langue sur des sujets disciplinaires ou professionnels, voire techniques. Que faire du management en anglais permet de s’immerger dans la culture d’entreprises américaines, anglaises..., d’avoir accès à des documents inédits en français, bref de s’enrichir. Mais pour cela, ils doivent certes travailler, mais aussi prendre confiance en leur capacité à utiliser une langue étrangère. Acquérir cette confiance prend du temps. Suivre l’enseignement d’une discipline en langue étrangère le plus tôt possible est sans aucun doute décisif pour lever les blocages.

Autre motivation plus personnelle : j’aime beaucoup le travail en équipe et l’idée de travailler avec un enseignant d’anglais me semble très intéressante. »

2- Quel dispositif de formation avez-vous suivi ? Selon quelles modalités ?

« J’ai suivi une formation du PAF « Enseigner les SES en langue étrangère ». Rien n’était proposé pour les enseignants d’économie et gestion en septembre 2014. J’ai motivé ma candidature auprès de l’inspecteur de sciences économiques et sociales ; elle a été acceptée. Il s’agissait de 3 demi-journées à la Dafor à Paris. La principale difficulté a été d’adapter les recommandations des formateurs (enseignantes en SES) à la filière technologique. »

3- Qu’est ce que cela vous a apporté ?

« Cette formation du PAF m’a permis de comprendre la philosophie de l’enseignement de la DNL sans me perdre dans les textes. Elle m’a aussi permis de sélectionner les ressources pédagogiques déjà existantes.  »

4- Que faut-il travailler pour présenter cette certification ?

« En dehors d’une formation adaptée, ce qui m’a le plus aidée a été de trouver une collègue de DNL qui m’accepte dans sa classe et prenne le temps de m’expliquer comment elle concevait ses cours : je la remercie ici, il s’agit de Claire Blondel, du lycée Roger Verlomme, 75015 Paris. Elle m’a permis de mesurer la distance entre la théorie et la pratique et de comprendre comment adapter à la filière STMG ce que l’on m’avait proposé concernant la filière ES. Son accueil a été d’autant plus déterminant qu’il n’existait pas de section européenne dans le lycée où j’enseignais en 2014-2015.  »

5- Quelle est la nature du dossier à présenter ?

« Il convient de présenter un dossier de 5 pages maximum en langue étrangère sur un point du programme de management. J’ai également inséré une première page avec une lettre de motivation et un mini-CV limité à mes expériences où l’usage de l’anglais a été nécessaire. Ce dossier comporte la présentation de l’organisation choisie, les activités proposées aux élèves et les questions qui leur seront posées. Je me suis beaucoup appuyé sur le site Emilangues qui propose quelques séquences pédagogiques en management. La séquence pédagogique que j’ai montée pour ce dossier portait sur une organisation américaine que je connais bien, culturellement très marquée et qui fait partie de l’univers des élèves (Ben & Jerry’s). »

6- Comment se déroule l’oral ?

« Il dure 30 minutes, tout en anglais. Le candidat se présente et introduit la séquence pédagogique proposée durant 10 minutes. Autant bien préparer en amont cette partie ! Les 20 minutes suivantes sont consacrées aux questions du jury. Pour mon oral,j’ai peu été interrogée sur mon dossier en particulier. Il n’a été qu’un prétexte à l’entretien. Trois membres du jury : un inspecteur d’anglais ; un professeur d’anglais et un professeur d’éco-gestion.  »

7- Quels projets avez-vous pour exploiter cette certification DNL ?

« L’idée est bien sûr de pouvoir enseigner en section européenne, sinon je ne vois pas l’intérêt pour un enseignant de cumuler les certifications ! Avec le management en anglais, les élèves y bénéficient de ce début d’immersion dans une langue étrangère. Ils peuvent aussi obtenir une mention sur leur baccalauréat qui leur sera fort utile pour la suite de leurs études. Les élèves de 1re et Terminale STMG que j’ai observés au Lycée Roger Verlomme de Paris avaient bien compris cette logique. »

Carine Longeat, IA-IPR

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