La classe inversée répond à une nouvelle formulation du geste de formation en direction des apprenants. Le changement de posture est essentiel pour permettre un suivi plus individualisé des parcours, une forme de guidance se fait jour. La posture élève se modifie également par l’usage du BYOD ou smartphone comme outil de travail et par un travail en présentiel ou avec les outils de l’ENT plus collaboratif. Cet article vous propose deux retours d’expérience de la classe inversée :
Voici un retour d’expérience de Nathalie Sevilla, professeur d’Économie et gestion au lycée Robert Doisneau - Corbeil Essonne sur la classe inversée mise en place par l’équipe enseignante de droit et d’économie et de Karine Gil professeur d’Économie et gestion spécialité GRH au lycée Montesquieu - Plessis-Robinson et un entretien vidéo de Bruno Bertrand, professeur d’Économie et gestion au lycée Léonard de Vinci - Levallois Perret sur la classe inversée durant le confinement.
Que ce soit en période de confinement ou pas, la classe inversée est une approche pédagogique qui s’articule tout à fait dans les deux contextes.
1. Expérience de classe inversée avec présentiel par Nathalie Sevilla :
« Travaillant avec l’équipe de première en économie-droit, nous avons mutualisé nos approches afin de proposer une classe inversée concernant le chapitre 3 Les échanges économiques du thème 1. J’ai préparé un document de découverte des notions intitulé « Avant la classe ». Il est composé de documents notionnels (texte / vidéo / schéma) ainsi que d’exercices d’application. Ce document a été remis et présenté aux élèves, 2 semaines avant son utilisation en classe. Au bout d’une semaine, j’ai transmis la correction des exercices aux élèves. »
Voici un extrait du document « Avant la classe » :
Exploitation en classe : « J’ai construit un questionnaire Socrative afin de vérifier la compréhension des élèves. Ainsi, les élèves ont répondu en direct et sous forme de course pour donner un aspect plus ludique à l’activité. Puis nous avons repris le questionnaire ensemble (par bloc de questions) afin d’en faire une conceptualisation qui nous a amené à l’écriture de la synthèse. Voici un extrait du questionnaire et de l’introduction de la synthèse :»
Mon retour d’expérience de la classe inversée : « Du côté des élèves, ils ont apprécié car cette approche change du cours traditionnel. De mon côté, cette démarche pédagogique m’a permis de gagner un peu de temps sur ma progression même s’il a fallu préparer les élèves à ce travail en autonomie. Dans l’idéal, il faudrait une application à la place du document « Avant la classe ». Cette méthode est intéressante pour traiter des notions simples ou au contraire pour créer une résonnance autour de notions compliquées. Un des avantages majeurs de la classe inversée : les élèves avancent à leur rythme.
Des évolutions sont envisagées : Il s’agit de modifier la phase de remédiation afin de proposer une pédagogie différenciée : Commencer par le questionnaire Socrative puis séparer la classe en groupes en fonction des résultats. Un groupe pourra approfondir avec un travail adapté et un groupe fera l’objet d’une remédiation avec rédaction d’une synthèse ».
2. Expérience de classe inversée pendant le confinement par Nathalie Sevilla et Karine Gil
« Le confinement a conduit à revoir quelque peu l’organisation de la classe inversée : tout d’abord envoi d’un document de synthèse du cours avec des liens vers des vidéos explicatives puis envoi d’un document « se tester » (exercices et applications liés au cours) avec sa correction pour une autoévaluation des élèves. La classe virtuelle sur le CNED a permis de faire des sondages et de questionner en direct les élèves contribuant à cerner la compréhension des élèves et à mettre en place la remédiation nécessaire. Puis des QCM Pronote permettent de vérifier les acquis notionnels après la remédiation. Une activité à réaliser et à envoyer dans le casier de l’ENT conduit à vérifier la compréhension des concepts et la bonne application de la méthodologie. Enfin, pour conclure, j’ai proposé un rendu personnalisé de la correction du devoir maison avec des conseils méthodologiques ciblés ».
Mon retour d’expérience : « Cela fonctionne plutôt bien pour les élèves qui arrivent à se connecter aux classes virtuelles. J’espère donc pouvoir effectuer des ateliers méthodologiques, en présentiel (car certains d’entre eux ont des difficultés de connexion). » Nathalie Sevilla
« Quelques jours avant la classe virtuelle, j’ai envoyé aux élèves une vidéo (c’est parfois un lien vers une vidéo) et une grille d’analyse de cette vidéo. J’y vois beaucoup d’avantages : les élèves peuvent visionner tranquillement la vidéo à la maison. Certains ont besoin de visionner plusieurs fois (chose que nous n’avons pas le temps de faire toujours en classe). Ils peuvent faire l’analyse sans stress à la maison. Je leur demande de noter les difficultés qu’ils rencontrent pour en parler en classe virtuelle. Par exemple :
Lors de la classe virtuelle : les élèves présentent leurs résultats, leurs analyses. J’apporte des précisions ou je complète si besoin, j’explique. Il m’arrive aussi de leur demander de réviser un chapitre avant d’en commencer un nouveau. Puis en classe virtuelle, ils interviennent lorsqu’ils souhaitent des précisions. Et j’interviens pour insister sur des notions importantes du chapitre. Il y a beaucoup d’échanges entre nous.
Pour le projet : la classe inversée fonctionne très bien.
Au préalable : j’envoie des documents à remplir à la maison. Par exemple, c’était un tableau où les élèves devaient récapituler toutes les solutions qu’ils avaient trouvées pour tout le groupe et donner leurs avantages et leurs inconvénients. Ils devaient me renvoyer ce tableau rempli puis à nouveau je l’ai renvoyé en y mettant des annotations.
En classe virtuelle, j’ai fait le point par petits groupes et ainsi posé une différenciation en fonction des travaux réalisés afin de répondre au mieux aux questions et aux problématiques rencontrées. Les élèves m’ont posé des questions précises sur leurs résultats. Ils cherchent à comprendre afin de ne pas faire d’erreur d’analyse. Les élèves ont appris à travailler selon cette méthode et ils en sont tout à fait satisfaits »Karine Gil
3. Expérience de classe inversée pendant le confinement par Bruno Bertrand
« En classe inversée, on est vraiment au plus près des élèves...Le confinement a permis d’intensifier la classe inversée... » Bruno Bertrand
La classe inversée permet de proposer une pédagogie différenciée et ainsi d’individualiser les parcours de formation. Elle contribue à offrir aux élèves des capacités de progression dès lors que distanciel et présentiel cohabitent pour accentuer le travail collaboratif et les applications en classe. La classe inversée dans sa structure en deux temps s’adapte parfaitement à des contextes de classe à distance ; la classe virtuelle prenant le relais du présentiel.
Autre retour d’expérience de classe inversée :
La classe inversée en voie professionnelle :
https://creg.ac-versailles.fr/classe-inversee-ecogestion-voiepro