L’aversion
pour le risque des sociétés contemporaines les contraignent à les anticiper,
les analyser et à les couvrir afin de protéger leurs actifs matériels et immatériels
(réputation, identité,...).
Les
politiques de privatisation et de libéralisation ont réduit de facto le risque
d’expropriation mais ont augmenté le risque de défaut des Etats sur
le paiement de leur dette ou sur la garantie, qu’ils ont accordée.
Ces risques se sont concentrés sur les pays estimés les plus prometteurs,
car considérés comme « émergents ».
Ce
risque macro-économique s’accompagne souvent d’une dégradation du marché des
changes ce qui caractérise le risque souverain, même si celui-ci
reste limité par la volonté des gouvernements de maîtriser les finances publiques
comme préconisé par les Institutions Financières Internationales (FMI, Banque
Mondiale,...).
Mais
le développement des investissements directs étrangers crée
de nouveaux risques pour les pays qui en sont dépendants, via par exemple
le rapatriement des bénéfices (Chine,...).
2)L’interdépendance
des économies, la mondialisation et le financement de plus en plus important
de l’économie par les marchés financiers augmentent le risque de contagion
entre les pays et les différents agents économiques (PME, FMN, entreprises
publiques,...), ce qui lui donne une dimension systémique.
Ce
risque de contagion ne peut remettre en cause à lui seul son caractère assurable,
s’il reste marginal. Or, l’augmentation, la diversification et la
complexité du risque pays imposent au marché (financier et assurance) de mettre
en place de nouvelles couvertures par zone géographique (macro-marchés).
L’internationalisation
des entreprises leur impose de gérer un poste client de plus en plus important
et complexe, souvent en temps réel, et sont de plus amener à externaliser
et optimiser tout ou partie de la gestion des risques liés au credit-management,
tout en conservant la maîtrise de leurs actions commerciales (solution et
notation @rating de la Coface).
Celle-ci
distingue le rating entreprise, qui s’adresse principalement
à ses clients et apprécie le risque de crédit des entreprises étrangères et
le rating pays, ouvert au public, qui évalue les différents
pays en fonction de nouveaux indicateurs (risque systémique, fragilité des
systèmes bancaires locaux, risques de paiements sur les opérations à court
terme,..).
La
prise en compte de l’analyse pays et son anticipation par les entreprises
revêt d’autant plus d’importance, qu’aujourd’hui plus des deux tiers
des biens et services échangés d’un pays à l’autre s’inscrivent dans des transactions
entre entreprises, voire même entre sociétés de nationalités différentes appartenant
à un même groupe.
Mais
il ne faut pas confondre le fait générateur du risque, d’une
part, qui peut dépendre d’une volonté délibérée (attentat du 11 septembre
par exemple) ou du résultat d’un enchaînement d’évènements difficiles à prévoir,
de ses conséquences, d’autre part, elles-mêmes incertaines,
sur telle opération économique en cours ou projettée (100 milliards de dollars
de dégâts, dont près de 60 milliards à la charge des assureurs pour l’attentat
terroriste du WTC, retrait du marché irakien suite à l’attentat du 19/08/03
contre l’ONU à Bagdad,...).
La
complexité grandissante des relations économiques internationales, qui fait
intervenir dans toute opération une pluralité d’acteurs impliqués à des niveaux
différents impose désormais aux entreprises d’intégrer le risque pays
dans leur stratégie de développement en ajoutant dorénavant aux critères économiques
objectifs des critères politiques par définition plus subjectifs et donc plus
difficilement quantifiables.
Il
paraîtra vraisemblablement plus cohérent dans l’avenir<span
style="mso-spacerun: yes"> de distinguer les risques qui proviennent
de la sphère publique (risques politiques) et les risques
qui émanent de la sphère privée (commerciaux ou financiers).
De
même, une entreprise ne pourra dans l’analyse des risques faire abstraction
des critères qualitatifs comme la qualité d’une relation, la durée de la relation,
l’expérience partagée dans les relations avec ses partenaires étrangers.
Il
serait donc plus logique de parler des risques d’un pays que du risque pays,
car les entreprises ou institutions financières devront se protéger contre
des risques d’un type nouveau provoqués par la dilution de l’Etat en une multitude
de centres de pouvoirs politiques (régions, municipalités, ONG, ...) et l’interpénétration
des acteurs du marché (public/privé).
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